PALAVRAS DE UM CONSERVADOR
(a propósito de um perturbador)
Seria sonho ou não… Depois vós
me direis…
Um homem… era um grego, era um
persa, um chinês,
Ou judeu?… Eu não sei… tão
somente me lembro
Que era um ente verídico e
grave, que era membro
Do partido da ordem… E ele
dizia então:
“Esta morte jurídica imposta a
um charlatão,
Ferindo este anarquista é
soberana e justa…
Faz-se mister que a ordem e a
autoridade augusta
Defendam-se… Tais cousas hoje
ninguém discute.
Depois, se a lei existe é para
que se execute.
Verdades santas há de origem
tão divina
Que devem sustentar-se até na
guilhotina.
“Este inovador pregava a
filosofia
Do amor e do progresso…
histórias… utopia!
Ria do nosso culto antigo e
namorado.
Era um destes pra quem nada
existe sagrado
Nem respeitam jamais o que o
mundo respeita…
“Pra lhes inocular doutrina
assaz suspeita
Ele ia procurar nos bordéis
crapulosos,
Boieiro e pescador, patifes
biliosos,
Imundo povilhéu não tendo eira
nem beira…
E entre canalha tal pregava de
cadeira.
Jamais se dirigia aos homens de
dinheiro,
Aos sábios, aos honrados, ao
honesto banqueiro.
“Anarquizava as massas… e com
dedos para o ar
Enfermos e feridos entendia
curar
Contra a letra da lei.
Não pára aí o horror…
Ressuscitava os mortos… este
vil impostor
Tomava nomes falsos e falsas
qualidades
E errando ora nos campos, ora
pelas cidades,
Ouviam-no dizer: “Podeis me
acompanhar!”
“Ora, falai, senhor. Não é
mesmo excitar
Uma guerra civil entre os
concidadãos?
Via-se ir ter com ele
horrorosos pagãos,
Que dormiam nos fossos e
acompanhar-lhe o rastro:
Um coxo, outro com o olho
escondido no emplastro
Outro surdo, outro envolto em
pústulas tenazes.
Vendo este feiticeiro andar com
tais sequazes
O homem de bem entrava em casa
envergonhado…
“Um dia… eu já nem sei quando
isto foi passado,
Numa festa… pegou de um
chicote, imprudente!
E se pôs a expelir, mas muito
brutalmente,
Gritando e declamando, honestos
mercadores,
Que vendiam ali pássaros, aves,
flores,
E outras coisas, que mesmo o
clero permitia,
E de cujo produto uma parte
auferia.
“Uma mulher sem brio seguia-lhe
na trilha.
Ele ia perorando, abalando a
família,
A santa religião e a sociedade,
Decepando a moral e a
propriedade.
“O povo o acompanhava, e o
campo estava inculto.
Era ousado demais… Chegava o
seu insulto
Até ferir o rico!… E revoltava
o pobre.
Sempre, sempre a dizer que
todos que o céu cobre,
São irmãos, são iguais… que não
há superiores,
Nem grandes, nem pequenos, ou
servos, ou senhores,
E que o fruto é comum… Até ao
clero insultava!…
Bem vê, bem vê, senhor, que este homem
blasfemava.
E tudo isto era dito assim em
meio à rua,
A uma canalha vil, grosseira,
imunda e nua.
Preciso ora acabar, as leis
eram formais…
Foi, pois, crucificado…”
Ouvindo frases tais
Ditas com tão singela e
adocicada voz…
Eu surpreso exclamei: “Senhor,
mas quem sois vós?
Ele me respondeu: “Preciso era
um exemplo;
Eu me chamo Elisab, sou escriba
do templo”…
“Porém de quem falais?…
Dizei-me de quem é.
“Meu Deus! deste vadio… Jesus
de Nazaré”.
Tradução de Castro Alves
Victor
Hugo. Obras completas. V. XLII (org.
Jamil Almansur Haddad) . SP: Editora das
Américas, 1960.
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Victor Hugo, por Auguste Rodin
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PAROLES D’UM CONSERVATEUR
(à propos d’um perturbateur)
Était-ce
un rêve ? étais-je éveillé ? jugez-en.
Un homme, - était-il grec, juif, chinois, turc, persan ?
Un membre du parti de l'ordre, véridique
Et grave, me disait : - cette mort juridique
Frappant ce charlatan, anarchiste éhonté,
Est juste. Il faut que l'ordre et que l'autorité
Se défendent. Comment souffrir qu'on les discute ?
D'ailleurs les lois sont là pour qu'on les exécute.
Il est des vérités éternelles qu'il faut
Faire prévaloir, fût-ce au prix de l'échafaud.
Ce novateur prêchait une
philosophie :
Amour, progrès, mots creux, et dont je me défie.
Il raillait notre culte antique et vénéré.
Cet homme était de ceux qui n'ont rien de sacré,
Il ne respectait rien de tout ce qu'on respecte.
Pour leur inoculer sa doctrine suspecte,
Il allait ramassant dans les plus méchants lieux
Des bouviers, des pêcheurs, des drôles bilieux,
D'immondes va-nu-pieds n'ayant ni sou ni maille ;
Il faisait son cénacle avec cette canaille.
Il ne s'adressait pas à l'homme intelligent,
Sage, honorable, ayant des rentes, de l'argent,
Du bien ; il n'avait garde ; il égarait les masses ;
Avec des doigts levés en l'air et des grimaces,
Il prétendait guérir malades et blessés,
Contrairement aux lois. Mais ce n'est pas assez :
L'imposteur, s'il vous plaît, tirait les morts des fosses.
Il prenait de faux noms et des qualités fausses ;
Et se faisait passer pour ce qu'il n'était pas.
Il errait au hasard, disant
: - suivez mes pas, -
Tantôt dans la campagne et tantôt dans la ville.
N'est-ce pas exciter à la guerre civile,
Au mépris, à la haine entre les citoyens ?
On voyait accourir vers lui d'affreux payens,
Couchant dans les fossés et dans les fours à plâtre,
L'un boîteux, l'autre sourd, l'autre un œil sous l'emplâtre,
L'autre râclant sa plaie avec un vieux tesson.
L'honnête homme indigné
rentrait dans sa maison
Quand ce jongleur passait avec cette sequelle.
Dans une fête, un jour, je ne sais plus laquelle,
Cet homme prit un fouet, et criant, déclamant,
Il se mit à chasser, mais fort brutalement,
Des marchands patentés, le fait est authentique,
Très braves gens tenant sur le parvis boutique,
Avec permission, ce qui, je crois, suffit,
Du clergé qui touchait sa part de leur profit.
Il traînait à sa suite une espèce de fille.
Il allait pérorant, ébranlant la famille,
Et la religion, et la société ;
Il sapait la morale et la propriété ;
Le peuple le suivait laissant les champs en friches ;
C'était fort dangereux. Il attaquait les riches,
Il flagornait le pauvre, affirmant qu'ici-bas
Les hommes sont égaux et frères, qu'il n'est pas
De grands et de petits, d'esclaves ni de maîtres,
Que le fruit de la terre est à tous ; quant aux prêtres,
Il les déchirait ; bref, il blasphémait. Cela
Dans la rue. Il contait toutes ces horreurs là
Aux premiers gueux venus, sans cape et sans semelles.
Il fallait en finir, les lois étaient formelles,
On l'a crucifié. -
Ce
mot, dit d'un air doux,
Me frappa. Je lui dis : - mais qui donc êtes-vous ?
Il répondit : - vraiment, il fallait un exemple.
Je m'appelle Elizab, je suis scribe du temple.
- Et de qui parlez-vous, demandai-je ? - Il reprit :
- Mais ! de ce vagabond qu'on nomme Jésus-Christ.