AS PROMESSAS
DE UM ROSTO
Amo,ó pálida beleza, os
teus cenhos curvados
Que dão às trevas todo o
império;
Teus olhos, embora negros,
me inspiram cuidados
Que não têm nada de
funéreos.
Teus olhos, que imitam a
negrura dos cabelos
Da tua longa crina
elástica,
Teus olhos langues me
dizem: “Amante, se o apelo
Queres seguir da musa
plástica,
Em matéria de gosto trazes,
Poderás ver, desde as
nádegas até o umbigo,
Que nós te fomos bem
verazes;
Dois grandes medalhões de
bronze,
E sob o ventre liso, macio
como veludo,
Amorenado como bronze,
Um rico tosão que à tua
enorme cabeleira
Copia no negrume e na
espessura;
De tão sedoso e encrespado,
ele te iguala inteira,
Noite sem astros, Noite
escura!”
Tradução de José Paulo Paes
Baudelaire: Autorretrato sobre os efeitos do haxixe |
LES
PROMESSES D'UN VISAGE
J'aime,
ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D'où semblent couler des ténèbres,
Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.
Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent : " Si tu veux,
Amant de la muse plastique,
Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu'aux fesses ;
Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d'un bonze,
Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure !"
D'où semblent couler des ténèbres,
Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.
Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent : " Si tu veux,
Amant de la muse plastique,
Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu'aux fesses ;
Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d'un bonze,
Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure !"
José
Paulo Paes. Poesia erótica em tradução.
Companhia das Letras, 1990.
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