A GIGANTA
Pois quando a Natureza, em seu capricho exato,
Gerava estranhos seres raros, dia a dia,
Uma giganta moça – eis do que eu gostaria,
Para viver-lhe aos pés com a volúpia de um gato.
Ver seu corpo florir com a flor de sua alma
E crescer livremente em seus terríveis jogos;
Ver se não teria no peito alguma oculta chama,
Com as chispas molhadas que mostra nos olhos.
Percorrer à vontade a realeza das formas,
Escalar a vertente dos joelhos enormes
E, quando os sóis do estio, à complacência alheios,
Estendem-na, cansada, ao longo da campina,
Dormir descontraído à sombra dos seus seios,
Como abrigo tranqüilo ao pé de uma colina.
Trad. Décio Pignatari
(in: Poesia pois é poesia: 1950-2000)
LA GÉANTE
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement de ses terribles jeux ;
Deviner si son coeur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Et grandir librement de ses terribles jeux ;
Deviner si son coeur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.
Charles Baudelaire por Nadar |
Lindo soneto... nos leva a desejos e a lugares nunca antes pensados.
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